Description

Ce que je cherche dans mon processus, c’est les limites de la matière et des moyens techniques que je choisis d’expérimenter. 

Je travaille avec le papier sulphurisé depuis 7 ans environ et je ne me lasse pas. Cette matière translucide d’un grammage de 40 grammes connectent les gestes du quotidien  de l’enfant qui joue et de la femme au foyer dans tous ses états. Il se laisse imprimer, coudre, coller, tendre, repasser et j’en passe. Il est fragile et résistant en même temps.

Comme je développe beaucoup de projets sous forme de maquettes, la photographie est une alliée solide dans mon travail. Néanmoins, elle joue un rôle très différent de l’approche du photographe. C’est même pour m’éloigner des standards techniques de la photographie contemporaine que j’expérimente d’autres avenues de production d’images photographiques. Je n’ai pas d’affinité avec la salle noire de développement, ni avec les produits chimiques de ses processus. Je développe mes films noir-blanc moi-même, et je passe par un scanner pour négatif pour digitaliser mes images. 

Ce qui m’intéresse c’est d’explorer les limites du plotter jet-d’encre que j’ai adopté, de lui donner des matières innattendues, de le limiter à l’utilisation d’encre noire uniquement, de lui faire faire des choses qui ne sont pas dans le manuel. Je cherche une qualité d’image où ne reste que l’essentiel, translucide, dont la lecture nécessite un contre-jour de lumière naturelle. Je cherche les ombres, les profondeurs dans une qualité proche des vieux journaux noir-blanc.
Ensuite je travaille ce qui est imprimé avec les gestes d’un tapissier, avec la colle, les spatules, les couches successives simple, double, multiple. Je colle et je décolle. Il se passe des choses incroyables sur ces images en contre-jour que je ne peux malheureusement pas démontrer à l’écran ou par reproduction.